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De nombreux chefs n’auraient jamais dû être à leur place mais bon, le sont quand même, et souvent, ce sont leurs subordonnés qui trinquent. Certains peuvent avoir un comportement franchement toxique, ou du moins, qui augmente sensiblement les risques psychosociaux. Avant de poursuivre la lecture, que les choses soient claires : il faut faire la différence entre le comportement toxique et la simple boulette. La première est inévitable, et en général en s’expliquant avec la personne ça ne se reproduit pas. Le deuxième cas est récurrent et c’est bien de celui-ci qu’on parle.

Update 2020 : Cet article est importé depuis Jobprod suite à son acquisiton par WeLoveDevs ! On te propose ici un article complémentaire qui t’explique comment survivre en milieu hostile au travail ! Est-ce que tu as déjà rencontré ce type de situation ? Dis le nous en commentaire. L’équipe WeLoveDevs.

Aparté sur les e-mails

Dans de nombreuses entreprises les mails sont devenus de plus en plus persona non-grata. Il faut dire qu’on peut en recevoir beaucoup, dont beaucoup d’inutiles, qui font perdre des heures entières de travail chaque semaine. Par ailleurs bien conscientes de leur management, certaines directions n’hésitent pas à dire que comme on se fait confiance il n’y a pas lieu d’envoyer des mails pour garder une trace écrite des choses. Quel bel exercice de novlangue que voilà ! En fait ce sont souvent les personnes qui tiennent ce genre de discours qui n’hésiteront pas à vous mettre un coup de poignard dans le dos à la première occasion.

Bref cette politique est aussi un bon moyen pour le management de ne pas assumer ses propres décisions et d’en faire supporter la responsabilité à leurs subordonnés. Autant le dire tout de suite, les mails sont un moyen de défense critique contre les chefs toxiques et même si on essaie de vous persuader du contraire il ne faut pas hésiter à les utiliser.

De manière générale face à un management toxique n’hésitez par à sauvegarder vos mails. Il existe une fonction d’exportation des messages dans Outlook, elle n’est pas faite pour les chiens. 😉

Le chef girouette

Le chef girouette n’est pas nécessairement quelqu’un de fondamentalement toxique. Néanmoins, c’est quelqu’un qui a une peur folle de déplaire à ses supérieurs. De manière générale il s’agit d’une personne ayant le charisme d’une huître et le courage d’un déserteur. Par ailleurs sachez que tous les autres types de chefs toxiques sont des girouettes.

Ce chef se manifeste notamment par le fait qu’il vous donnera un ordre, et s’il constate que pour une raison ou une autre cet ordre a des conséquences fâcheuses, il vous reprochera de l’avoir exécuté en devenant d’un coup amnésique sur ses propres instructions. L’autre variante est de vous avoir donné l’ordre et de vous dire ensuite que vous auriez dû vous dire que ce n’était pas une bonne idée et le notifier, ce qu’il vous aurait bien sûr reproché sur le champ.

La parade contre ce genre de chef est extrêmement simple : quand il vous donne un ordre, demandez-lui systématiquement un e-mail. S’il refuse, n’hésitez pas à lui faire comprendre que comme la dernière fois il vous a reproché d’exécuter son ordre vous ne pouvez plus prendre de risque avec lui, et ne faites rien avant d’avoir reçu l’e-mail. Ne vous laissez pas embobiner par ses promesses de ne plus recommencer, il recommencera. Comme le dit l’adage chassez le naturel et il revient au galop.

Enfin, si vous pensez que son ordre est particulièrement risqué, n’hésitez pas à le lui signaler toujours par e-mail en lui demandant confirmation d’exécution. Sans réponse de sa part ne faites rien.

Dernier point : sachez que pour un chef il n’y a rien de pire qu’une équipe face à laquelle il n’a aucun moyen de donner d’ordres. Bref après un coup de pression à votre encontre il finira bien par se plier…

Le chef qui ne prend jamais de décision

Le chef qui ne prend jamais de décision se caractérise justement par… son éternelle indécision. 😉 Bref il attend de vous que vous arbitriez à sa place, autrement dit que vous fassiez son travail sans toucher son salaire ! L’avantage pour lui est qu’en cas de mauvaise décision de votre part il pourra se dédouaner en disant qu’il n’y est pour rien (ce qui est vrai vu qu’il n’a rien fait) et donc tous les reproches iront sur vos épaules au lieu des siennes. Lui pourra même éventuellement exploiter la situation pour montrer à sa hiérarchie comme il est bon.

Soyons clairs : ce « chef » mérite en fait le qualificatif d’emploi fictif, et il tend à se multiplier très vite pour faire face à sa manière au management par la pression en vigueur dans de nombreuses entreprises. Pour le gérer c’est très simple : si vous êtes bloqué parce qu’il vous faut un arbitrage de sa part attendez qu’il prenne sa décision. Au besoin relancez-le par mail pour qu’il vous la donne, mais ne faites rien en attendant. Tant pis, vous serez bloqué car votre chef n’aura pas fait son travail, on ne pourra donc pas vous le reprocher.

Le chef qui vous trahit en réunion

Le chef qui vous trahit en réunion est celui à fuir comme la peste. Son comportement est simple : vous élaborez des slides avec lui, il vous approuve et au besoin amène quelques corrections. Puis l’heure de la réunion avec vous et sa hiérarchie arrive. Vous présentez vos slides, et vous voyez bien que certains de ses supérieurs commencent à afficher leur désapprobation. Et là, au lieu de vous défendre, votre chef se met à vous assaillir de questions déstabilisantes. Soyons clairs : il ne s’agit jamais alors d’une boulette mais bien de malveillance à votre encontre.

Certains de ces chefs peuvent être des pervers narcissiques, autrement dit des personnes à fuir à tout prix. Mais de toute façon il vaut mieux éviter ces individus. Bien conscients de leur trahison certains peuvent ensuite essayer de passer de la pommade en vous invitant par exemple au restaurant. Dans tous les cas, refusez systématiquement, ce serait les encourager à continuer.

En fait la meilleure attitude à adopter face à ce genre de chef est une attitude passive agressive. Il vous demande d’envoyer un mail à des gens extérieurs à votre équipe ? Refusez en lui précisant que comme il vous a déjà mis un coup de poignard dans le dos vous ne pouvez plus lui faire confiance. Il veut que vous présentiez des slides ? Refusez, toujours pour les mêmes raisons. Vous pouvez même invoquer votre droit de retrait si vous sentez que vous êtes en train de devenir dingue, ou en parler aux délégués du personnel et à la médecine du travail.

Pour toute tâche qu’il vous demande de faire et vous semblerait risquée, demandez-lui qu’il vous envoie un mail à vous ainsi qu’à sa hiérarchie (et la vôtre en cas d’organisation matricielle). Ensuite répondez-lui, toujours avec sa hiérarchie en copie, en lui indiquant tous les risques que vous avez identifié. S’il vous confirme de faire les ordres par mail, exécutez-les à ce moment-là mais pas avant. L’idée est de décrédibiliser ce genre de chef face à sa hiérarchie pour qu’au final il vous laisse tranquille. C’est en quelque sorte un comportement d’auto-défense.

Ça vous gêne de faire ça ? Sachez qu’en cas de succès d’un projet il n’hésitera pas à s’en attribuer tous les mérites même s’il n’a rien fait pour, par contre en cas d’échec il se retournera contre vous. Bref n’ayez aucun scrupule.

Le chef qui vous reproche de ne jamais en faire assez

Le chef qui vous reproche de ne jamais en faire assez est symptomatique du management par la pression. Vous restez chaque jours jusqu’à 23h pour finir tous ses caprices et tenir le navire à flots, et lui vous dit que ce que ce n’est pas suffisant. Dans certains cas ça peut être le grand patron qui s’en mêle et félicite par exemple l’équipe commerciale en plein séminaire qui a réussi à vendre la solution malgré l’équipe technique, alors que les commerciaux s’en allaient à 18h pendant que les techs restaient à cravacher jusqu’à minuit pour satisfaire les caprices du patron.

Face à ce genre de chef un seul mot d’ordre : cool. Votre contrat stipule que vous devez travailler un certain nombre d’heures : faites-le mais pas une minute de plus. Vous partez à 18h et le serveur tombe à 18h01 ? Trop tard ce n’est plus votre problème. On vous transmet un rapport de bogue sur lequel il manque une étape ? Répondez quelque chose du type « Non reproductible » sans préciser pourquoi.

Ce genre de chef, voyant qu’il ne peut plus rien faire, se ravisera en général très rapidement. Profitez-en alors pour lui demander des excuses publiques et l’humilier quelque peu, en général ça lui suffira à comprendre qu’il ne vaut mieux pas qu’il recommence.

En bref…

Voici quelques conseils pour faire face à des chefs toxiques. Pour tout vous dire le nombre de chefs que j’ai eus qui ne rentrent pas dans l’une ou l’autre de ces catégories dans toute ma carrière se compte sur les doigts d’une seule main, et je suis à peu près sûr hélas de ne pas être le seul… :'( Mais comme dit l’adage l’union fait la force. Par conséquent face à un chef toxique le mieux est de rester soudés jusqu’à lui faire courber l’échine. Il essaiera alors de vous diviser, mais ne cédez pas sinon vous avez perdu. Au contraire soyez transparents entre membres de l’équipe, vous avez tout à y gagner.

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Julien
Moi c’est Julien, ingénieur en informatique avec quelques années d’expérience. Je suis tombé dans la marmite étant petit, mon père avait acheté un Apple – avant même ma naissance (oui ça date !). Et maintenant je me passionne essentiellement pour tout ce qui est du monde Java et du système, les OS open source en particulier.

Au quotidien, je suis devops, bref je fais du dév, je discute avec les opérationnels, et je fais du conseil auprès des clients.

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