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Ces temps-ci c’est à la mode d’être freelance. On a une certaine liberté,, et puis dans certains cas on peut gagner (beaucoup) plus. Néanmoins il y a des inconvénients non négligeables qui font que pour l’instant je n’ai pas sauté le pas.

La première chose dont il faut se souvenir en étant freelance est que le tarif journalier (TJ) est le nerf de la guerre. Pour être plus précis sachez que d’une vous ne toucherez réellement que 50% de ce TJ… quand vous en bénéficierez. Cela signifie qu’en région parisienne au moins ça n’a aucun intérêt d’être freelance si vous ne facturez pas au moins 500 euros par jour de TJ. En effet vous y perdrez une certaine sécurité liée au statut d’entrepreneur et donc il faut trouver un moyen de compenser… Et n’oubliez pas que vous n’aurez plus droit non plus aux congés payés…

Dans la même veine sachez que de temps en temps vous pourrez vous retrouver sans mission pendant plusieurs semaines. Cette situation peut vite devenir stressante, c’est d’ailleurs pour moi l’un des principaux freins. Bref prévoyez toujours de mettre de l’argent de côté pour vous protéger contre ces périodes de disette, et entretenez toujours un réseau très étendu pour pouvoir rebasculer si besoin dans le salariat.

Enfin, vous serez soumis au code régissant les relations entre professionnels, qui stipule notamment que les factures sont payables sous 45 jours ouvrés soit deux mois. Ce « léger » détail est bon à savoir quand on commence ! Parmi les autres trucs à savoir vous pourrez acheter votre matériel informatique au nom de votre entreprise et donc ne pas payer la TVA par contre pensez à faire appel à un comptable au moment où tombent les impôts pour éviter des erreurs qui pourraient vous coûter cher…

Le logement

Le fait d’être freelance pourra être un frein pour le logement, en particulier si vous souhaitez faire un emprunt ou même louer un appartement. En effet pour rassurer les bailleurs il convient d’avoir des revenus stables, ce que justement le statut de freelance ne garantit pas.

Dès lors ne tentez pas l’aventure avant d’avoir signé un crédit ou de louer le logement de vos rêves. Quoique vu la situation pour ma part je préférerais attendre d’avoir signé un crédit, car un locataire changera plus facilement de logement ou voudra accéder à la propriété. Autrement dit je ne conseillerais le statut de freelance qu’à ceux d’entre vous qui sont déjà propriétaires, ce qui n’est hélas pas encore mon cas… :'(

Les SSII, passage hélas obligé

Bien souvent quand vous êtes freelance vous devrez passer par une SSII qui vous trouvera des missions. En effet le système de référencement en France crée une distortion de concurrence qui fait que sans elles vous n’aurez tout simplement pas accès à 90% des entreprises utilisatrices.

Vous pouvez vous en douter, ces sociétés de services vous feront payer ce référencement, alors qu’elles n’ont aucune valeur ajoutée. Il sera important de veiller à ce que ce racket ne soit pas trop délirant. Un maximum de 15% reste acceptable, mais pas au-delà. Par ailleurs sachez que dans certains cas la SSII « oubliera » de vous payer. Dans un tel cas ne restez pas les bras croisés et n’hésitez pas à partir du jour au lendemain tout en notifiant le client du problème. En général la société perdra un client, surtout si vous faisiez l’affaire. D’autre part dans certains cas ça peut même vous permettre de travailler en direct. Comme vous le voyez certaines SSII agissent en vendeurs de barbaque même avec les indépendants…

Par contre vous subirez nettement moins la pression du commercial marchand de viande puisque ce n’est pas votre chef. À ce niveau ça peut permettre d’être nettement plus zen. Et vous ne dépendrez pas non plus de lui pour avoir une augmentation…

Faites-vous connaître comme expert

Avant de commencer il est bon de vous faire connaître sur un domaine d’expertise en particulier, idéalement comme un gourou. L’idée est qu’avec ce bagage il vous sera nettement plus simple d’augmenter drastiquement vos TJ. Car si votre profil est rare en terme de niveau de compétences vous aurez une demande nettement plus forte et il sera bien plus facile de vous rendre indispensable. Pour vous donner une idée un expert reconnu peut facilement tabler sur du 800/1000 euros par jour de TJ.

Par exemple dans le monde Java tout un chacun sait écrire un code de base. Maintenant quand il s’agit de faire du tuning de performances ou de faire un refactoring selon les bonnes pratiques pour augmenter le niveau de confiance dans le code produit il y a déjà nettement moins de monde…

Pour réussir à vous faire connaître il n’y a qu’un moyen : réseauter. Bref essayez de garder contact avec un ou deux salariés des entreprises par lesquelles vous passez. Ces derniers pourront notamment être de précieuses sources d’informations et pourront même vous recommander en tant qu’indépendant dans certains cas. Les mails sont un bon moyen de garder contact, ainsi que prendre un verre de temps en temps pour joindre l’utile à l’agréable. LinkedIn peut être aussi un moyen de procéder, on en parle ici.

En bref

Ne vous lancez pas comme indépendant sans avoir un certain nombre d’années d’expérience ou une certaine notoriété. Le jeu n’en vaut vraiment pas la chandelle, vous subiriez de point fouet la concurrence des SSII. De même ne vous lancez pas sans un minimum d’argent devant vous car les deux premiers mois vous ne serez pas payé. Et ne croyez pas les entreprises qui essaieraient de vous embaucher en tant qu’auto-entrepreneur : soit vous serez payé nettement en dessous de ce que vous valez soit vous ne pourrez bénéficier de ce statut en raison de votre chiffre d’affaires trop élevé.

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Julien
Moi c’est Julien, ingénieur en informatique avec quelques années d’expérience. Je suis tombé dans la marmite étant petit, mon père avait acheté un Apple – avant même ma naissance (oui ça date !). Et maintenant je me passionne essentiellement pour tout ce qui est du monde Java et du système, les OS open source en particulier.

Au quotidien, je suis devops, bref je fais du dév, je discute avec les opérationnels, et je fais du conseil auprès des clients.

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Rejoignez la discussion 4 Commentaires

  • michael dit :

    Il existe le PORTAGE SALARIALE pour pouvoir profiter des avantages financiers d’un freelance tous en gardant un statut de salarié et ne pas avoir à monter une structure d’entrepreneur.

  • Hugo dit :

    Beaucoup d’erreurs dans l’article, dont certaines sont vraiment importantes.
    Comment arrivez vous a ce chiffre de 50% du TJ en début d’article ? C’est une erreur monumentale.
    Je vous laisse consulter deux billets que j’ai écrits sur le sujet sur mon blog : http://www.eventuallycoding.com/index.php/freelance-salarie-les-chiffres/ et http://www.eventuallycoding.com/index.php/calculer-ses-revenus-entre-eurl-sasu-et-salariat/

    Si on parle de développeur mission longue, ce statut ne comporte en tout cas certainement pas de risque sur les revenus.
    Evidemment il faut nuancer selon la région et le métier exercé.

  • gojul dit :

    Bonjour Hugo,

    En fait le chiffre de 50% je le tiens de plusieurs freelances eux-mêmes ainsi que du site freelance-info. On peut voir notamment le calculateur :
    http://www.freelance-info.fr/simulation_freelance.php?S=2

    On peut aussi évoquer ceci :
    http://www.touilleur-express.fr/2009/10/21/les-revenus-dun-informaticien-independant-en-eurl/

    Effectivement avoir une mission quand on est freelance est le bon plan mais je connais des gens dans ce cas, dans le milieu de la banque, qui ont été débarqués du jour au lendemain pour cause budgétaire alors que ça ne faisait que 6 mois qu’ils étaient en mission.

  • Maxime dit :

    Beaucoup trop défaitiste comme article, ici on reconnaît clairement un manque de motivation initiale et la peur de se lancer.

    50% du TJ ? En entreprise individuelle oui, en micro-entreprise non.
    Le simulateur compte 20% de frais et 30% de charges.
    En micro-entreprise c’est 22.9% de charges en 2016 (23.3% en 2014).
    Et ces 20% de frais d’où viennent-ils ? 1600€ / mois !!!!! Vous roulez en Porsche pour aller de votre lit à votre bureau ?

    Je connais des développeurs freelance qui n’ont pas fait d’études, qui ont 1 an d’expérience à peine et qui s’en sortent. Google est ton ami, l’informatique reste un métier comme les autres : ça peut aussi s’apprendre sur le tas.

    « Le fait d’être freelance pourra être un frein pour le logement, en particulier si vous souhaitez faire un emprunt […] ».
    Faut juste savoir vivre selon ses moyens. On devient pas freelance pour faire un emprunt, on le devient pour l’indépendance.

    « En effet le système de référencement en France crée une distortion de concurrence qui fait que sans elles vous n’aurez tout simplement pas accès à 90% des entreprises utilisatrices ».
    Il reste 10%. Il y a plus de 20 000 créations d’entreprise par mois en France selon l’Insee.

    Le seul conseil à retenir : « Pour réussir à vous faire connaître il n’y a qu’un moyen : réseauter. »

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