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Cet article est le volet #2 de notre étude globale menée en 2014 sur le marché des développeurs. Elle concerne la recherche d’emploi des développeurs (étapes, difficultés de recherche, technos attractives, chômage…). 

L’étude a été réalisée auprès de 512 techs (développeurs, lead développeurs, expert techniques, architectes…) en mai 2014.
> Accéder aux questions de l’étude
> Accéder au volet #1 : les salaires des développeurs en 2014
> [NOUVEAU] les salaires des développeurs en 2015

1) Les moyens utilisés et qui marchent pour trouver un emploi informatique

a) Moyens utilisés

b) Moyens qui marchent

 

a) Quels sont les moyens que vous utilisez pour chercher un job en ce moment ? (question posée à ceux qui n’ont pas d’emploi ou bien qui sont en recherche active et en poste). Sans grande surprise, 94% des techs utilisent les offres d’emploi sur internet pour chercher un job. Ensuite c’est LinkedIn qui est utilisé à 58% puis le réseau personnel et Viadeo à 50-51%. Note : les utilisateurs pouvaient cocher plusieurs réponses, c’est pour cela que la somme des pourcentage est bien supérieure à 100%.

b) Maintenant, dans le graphe b), voici les moyens qui marchent. Nous avons demandé aux personnes en poste : « par quel biais avez vous trouvé votre emploi ? » (une seule réponse était possible). Et là on a 27% qui ont trouvé par leur réseau proche, puis 20,7% via une annonce internet, puis 16,4% via un stage. A noter que Viadeo ou Linkedin n’ont marché chacun que pour 1% des sondés (alors que la moitié les utilisent !!), le rendement est donc vraiment faible. Note : on ne peut pas être sûr à 100% du rendement de chacun des moyens car les personnes qui ont répondu à a) ne sont pas les mêmes qui ont répondu à b), mais tout de même cela donne une bonne tendance.

On voit que ce qui a le meilleur rendement aujourd’hui c’est le réseau personnel. Cultivez votre réseau ! Vous avez d’autres remarques ?

2) Les principales étapes de recrutement par niveau d’expérience

a) Stagiaires

b) <2 ans exp.

c) 2-5 ans exp.

 

d) +5 ans exp.

Le saviez-vous ? Il y a environ 2,73 étapes de recrutement (entretien physique, téléphonique ou tests techniques divers…) pour les stagiaires lors d’un processus de recrutement contre 2,8 pour < 2 ans exp., 2,76 pour les 2-5 ans et enfin 2,6 entretiens pour les + 5 ans.

Voici un résumé des étapes principales de recrutement (ci-dessous les graphes) :

> Rencontre avec le dirigeant : 39% des stagiaires contre 47% des +5 ans exp. ont un entretien avec le dirigeant lors du processus de recrutement. C’est un étape clef, en particulier pour les plus expérimentés. Les 0-5 ans sont entre les deux.

> Rencontre avec le CTO : sans grande surprise, c’est aussi une étape clef dans le recrutement. Cela va de 39% des stagiaires à 53% des 2-5 ans d’expérience qui ont un entretien avec le CTO. Plus étonnamment, 41% (seulement) des +5 ans d’expérience ont un entretien avec le CTO. Est-ce par ce qu’ils discutent plus fréquemment directement avec le dirigeant ? Deviennent-ils eux même CTO ? Peut-être y a t-il aussi moins de CTO dans les structures qu’ils intègrent ?

> Rencontre avec un développeur : 43% des stagiaires rencontrent au moins un développeur de la société (autre que CTO). Par contre moins pour les 0-5 ans d’expérience (en moyenne 37%). Enfin, seulement 33% pour les + 5 ans d’expérience. Ce nombre est relativement faible quand on voit qu’une excellente manière de se faire un avis sur une société en tant que tech (développeur, lead, expert…) est de parler directement à un « égal » qui « vit » le même genre de choses que ce que vous allez vivre. Les managers ou recruteurs vous donnent des informations très utiles et intéressantes bien entendu, mais tout autant qu’un développeur en interne ! C’est d’ailleurs notre rôle chez JobProd en tant qu’intermédiaire de recrutement de sélectionner des sociétés dans lesquelles il fait bon travailler, d’après l’avis des développeurs qui y travaillent.

> Rencontre avec un chargé de recrutement : C’est dans la population des jeunes diplômés (<2 ans exp) que l’on a le plus ce type d’entretien (42% des fois), contre environ 35% pour les stagiaires ou les + 2 ans expérience.

> Test technique (on ou off-line) / logique : 52-53% des stagiaires et des 2-5 ans d’expérience en passent un dans le processus de recrutement. En revanche, très étonnamment, 37% des <2 ans expérience ou des +5 ans exp. en passent un. Les entreprises font-elles plus confiance aux jeunes diplômés, le diplôme faisant office de bon niveau technique ? Font-elles aussi confiance aux expérimentés, l’expérience étant gage aussi, selon elles, d’un bon niveau ? Notre expérience chez JobProd est que, quelle que soit l’expérience d’un candidat c’est indispensable de tester son niveau technique (ce que l’on peut faire en ligne grâce à nos ).

> Test de personnalité : 17% des stagiaires en passent un, 12% pour les <2 ans exp., 7% pour les 2-5 ans exp. et 10% pour les +5 ans. C’est aux entreprises de choisir d’évaluer les candidats via l’entretien ou également via des tests de personnalité. Y a-t-il une conclusion à tirer des écarts quant à l’expérience des candidats ? N’hésitez pas à donner votre avis !

3) Les principales étapes de recrutement par type d’entreprise

a) Startups

b) SSII

c) Agences web

 

d) Editeurs de logiciel

Le saviez-vous ? Il y a 2,6 étapes de recrutement chez les startups et 2,74 pour les SSII. En revanche ce nombre chute pour les agences web (2,54 étapes) et grimpe fortement pour les éditeurs à 3,01 étapes. Les éditeurs accordent-ils plus d’importance à leur recrutement que les autres types de sociétés ?

Voici un résumé des étapes principales de recrutement (ci-dessous les graphes) :

> Rencontre avec le dirigeant : 65% des candidats passent un entretien avec le dirigeant pour les startups, 36% pour les SSII, 45-50% pour les agences/éditeurs. Pas de grosse surprise ici, les startups sont très souvent de petite taille  (note : attention startup != « petit », startup veut dire « en forte croissance ») et la rencontre avec un dirigeant est évidente, chacun des collaborateurs étant un pilier fort de l’entreprise. Au contraire, côté SSII, ce sont souvent de plus grosses sociétés et la rencontre avec un dirigeant est moins « utile » (néanmoins plus d’un tiers des candidats rencontrent un dirigeant !).

> Rencontre avec le CTO : Oscillations entre 40 et 45% pour les startups/SSII et agences. En revanche, chez un éditeur, 61% des candidats ont un entretien avec le CTO. Les éditeurs semblent accorder beaucoup plus d’intérêt à ce type d’entretien : c’est assez logique, ayant des processus humains (managériaux) et techniques souvent plus industrialisés que chez les autres types de sociétés, la rencontre avec le CTO, qui est l’animateur de ces processus, est centrale.

> Rencontre avec un développeur : Là aussi, 42% des candidats ont un entretien de ce type pour les éditeurs contre 34-37% pour les autres types de sociétés. Les éditeurs semblent favoriser plus les interactions des candidats avec leurs développeurs lors des entretiens que les autres types de sociétés. Ont-ils moins peur du face-à-face candidats/développeurs (quitte à ce qu’il en ressorte des choses négatives sur la société) ? Fait-il « mieux vivre » dans leur société ?

> Rencontre avec un chargé de recrutement : les résultats sont assez disparates : 13% des candidats ont ce type d’entretien pour une startup (logique, elles sont peu dotées de chargés de recrutement !), 53% pour les SSII (logique aussi, c’est un entretien classique, souvent le premier). Ensuite on est sur du 25-30% pour les agences et éditeurs.

> Test technique (on ou off-line) / logique : Cela oscille entre 42% (pour les SSII) et 50% (pour les éditeurs, sans grande surprise au regard des commentaires ci-dessus)

> Test de personnalité : Entre 8% (SSII et agences) et 13%. Encore une fois 13% pour les éditeurs qui globalement semblent accorder plus d’intérêt au processus de recrutement des techs.

4) Recherche d’emploi : difficile ou pas ?

a) Perception de la difficulté de recherche

La question posée ici était « votre recherche de job a-t-elle nécessité beaucoup ou peu de moyens sur une échelle de 1 à 10 ? ». Par « moyens » on entend le fait de faire un CV (ou profil jobboard), passer des entretiens, contacter son réseau etc. C’est une question purement « ressenti » et qualitative.

Il en ressort qu’à peu près 5% des stagiaires ont utilisé « beaucoup de moyens » contre presque 30% pour les jeunes diplômés, 18% pour les 2-5 ans et 8% pour les +5 ans. La recherche d’emploi parait nécessiter nettement plus de moyens pour les jeunes diplômés que pour les autres. En effet c’est une population moins « cadrée » que les stagiaires (qui souvent trouvent leur stage par leur école) et moins expérimentée que… les plus expérimentés qu’eux (!) qui connaissent sans doute mieux les tuyaux les plus efficaces pour trouver un job. Si vous êtes jeune diplômé (ou pas !), sachez qu’aujourd’hui un des moyens les plus rapides et efficaces est JobProd 🙂

Là aussi la question est purement qualitative : sur une échelle de 1 à 10, votre recherche d’emploi a-t-elle été courte ou longue ? Là aussi on note que globalement elle est plus longue pour les jeunes diplômés !

b) Difficultés principales rencontrées

Les difficultés principales exprimées qui ressortent pour trouver un emploi sont : la situation géographique, le manque de projets attractifs, et la longueur de la recherche (et les moyens qu’il faut mettre en oeuvre). Pour la situation géographique, ce n’est pas étonnant, la plupart des jobs étant centralisés à Paris, ce qui met sur le banc de touche les provinciaux. Le manque de projets attractifs : peu étonnant aussi. Il est difficile de trouver un emploi pour développeur (ou tech de façon générale) épanouissant aussi bien sur le plan humain que technique. Les exigences salariales des candidats sont aussi un frein, mais moins prépondérant.

c) Longueur de recherche d’emploi par techno

La question posée est : « depuis combien de temps êtes vous à la recherche d’un emploi ? » Celle-ci est posée aussi bien aux personnes qui n’ont pas d’emploi que celles qui en ont un et qui recherchent activement un nouveau job. Si l’on croise avec les technologies de prédilections de ces personnes, on obtient le graphe ci-contre. Globalement, quand on fait du mobile (iOS, Android, Windows phone), la recherche d’emploi est courte (énorme demande sur le marché !), par contre c’est plus long si l’on fait du python ou du ruby car ces écosystème sont petits, en conséquence il est difficile de trouver exactement ce que l’on recherche (en revanche, comme indiqué dans notre premier volet sur les salaires des développeurs, ce sont les technos qui paient le mieux !). Pour les autres technos : PHP, Java, .NET, JS… cela se vaut.

d) Longueur de recherche d’emploi par expérience

C’est exactement la même question que pour le précédent volet (c) sauf que l’on croise ici par expérience. Il est à noter que les 2-5 ans trouvent assez rapidement un emploi. C’est une population à la fois expérimentée dans la recherche de job (ils ont souvent déjà cherché 2-3 jobs) et à la fois attractive et très demandée (combinaison d’un salaire pas encore très élevé et d’une expérience significative).

5) Les techs souhaitent-il partir de leur poste ?

a) Par techno de prédilection

Tendance forte : 20% des techs en poste cherchent activement un nouvel emploi (en parallèle de leur job donc ! C’est d’autant plus fort côté C++, avec quasiment 30% des techs qui recherchent un nouvel emploi. En revanche, on semblerait être bien dans son poste quand on fait du Python ou Ruby : 30% (c’est le plus élevé de toutes les technos) de ces techs ne recherchent pas un nouvel emploi en parallèle.

b) Par expérience

On peut noter que les 2-5 ans d’expérience sont la population la plus volatile : seulement 23% d’entre eux ne recherchent pas de nouvel emploi, tous les autres étant soit à l’écoute du marché, soit en recherche active d’un nouvel emploi.

6) Proportion de chômage chez les techs

a) Par techno

Le C/C++ détient la plus forte proportion de chomage (26,5% chez les techs). En effet, si c’est votre techno de prédilection, aujourd’hui c’est de moins en moins celle des entreprises IT qui sont de plus en plus focus sur le web ou mobile (et moins sur le logiciel lourd de bureau) dans lesquels le C/C++ est peu utilisé. 19% de chômage chez PHP. Bien que fortement utilisé encore dans le monde de l’entreprise, « tout le monde » peut se déclarer développeur PHP, mais il est beaucoup plus rare de maîtriser cette technologie et donc d’attirer l’oeil des entreprises.

b) Par expérience

Sans grande surprise, globalement un taux de chômage faible chez les techs (très demandés de nos jours !) Quand même un 12% de chômage pour les <2 ans exp. contre 5-7% pour les plus de 2 ans. Donc 2 fois plus de chômage chez les jeunes diplômés que les autres. Toutefois, peut-on vraiment employer le terme « chômage » pour les jeunes diplômés ? Je ne pense pas. Parlons plutôt de « temps et de difficulté de recherche » (c’est d’ailleurs ce que l’on détaille dans la partie 4). Qu’en pensez-vous ?

Rejoignez la discussion 3 Commentaires

  • Patrick dit :

    Mettre l’icone Java au dessus du libellé Javascript, fallais oser.. ou ne rien y comprendre.

  • Bravo et merci pour ce panorama.

    Je vous confirme la difficulté de recruter des personnes d’expérience (plus de 3 ans passés sur des projets d’applications mobiles comprenant plusieurs centaines de milliers d’utilisateurs actifs) dans le domaine du mobile.

    Nous remarquons bien souvent que les 2-5 ans d’expérience surévaluent leur niveau, car il leur reste encore de nombreuses étapes à franchir avant de devenir experts, qu’ils sont attirés pas l’appât du gain à court terme, alors qu’une carrière dans le développement logiciel prend du temps. Beaucoup de commentateurs pensent que la courbe d’apprentissage dans le domaine du génie logiciel est une fonction asymptotique, alors qu’elle est bien davantage exponentielle.

    Vouloir brûler les étapes est un piège pour les jeunes (moins de 5 ans d’expérience), qui risque de les acculer vers de la gestion de projet pour pouvoir évoluer dans l’entreprise, alors qu’ils sont passionnés par le développement logiciel, et qu’il existe de vraies chances de faire carrière, pourvu de se remettre régulièrement à la page et de se tenir informés.

    Bonne chance et avis aux chercheurs d’emploi actif ou à l’écoute du marché 😉

    Édouard

  • Alexandre dit :

    Analyse détaillée et bien expliquée. Merci de la partager. Et le commentaire d’Édouard est pertinent également.

    Etant en Australie depuis juillet 2012, je peux témoigner que les attentes des développeurs en matière d’évolution est bien différente à Sydney.

    Je pense que le respect des métiers techniques, et le manque de resources humaines avec 4-8 ans d’expériences sur place favorisent les conditions de travails et le regard que l’on nous prete. Cela se témoigne par un niveau de vie meilleur, et concrètement cela signifie meilleur horaires, et salaires.

    Finis l’unique perspective de devenir chef de projet ! Cela se justifie uniquement lorsque la connaissance et l’amour pour une industrie particulière motive une évolution/conversion en tant que product manager.

    Mon expérience (quoique modeste) tend à prouver que maintenant les entreprises favorisent les roles de dev expérimentes (mid-senior) aux détriments de role de managers dont les taches sont à cheval entre les dev et les exécutifs. Le product owner reste souvent la seule personne non technique.

    Alex
    Tw: @grabthecode

    Note: je suis full stack dev javascript, avec un focus sur le front (app/webapp), ayant fait du php, java, xslt…

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